A. Heege: Steinzeug in der Schweiz

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Titel
Steinzeug in der Schweiz (14.–20. Jh.).


Autor(en)
Heege, Andreas
Erschienen
Bern 2009: Archäologischer Dienst des Kantons Bern
Anzahl Seiten
108 S.
Preis
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Michelle Joguin Regelin

Vaste sujet qu’est le grès. Toutefois, Andreas Heege a admirablement relevé le défi dans cette étude du grès en Suisse du 14e–20e siècle.

Son travail débute par les découvertes publiées en Suisse dont l’a. fait le catalogue pour se concentrer plus particulièrement sur les fragments ou pièces mis au jour à Berne, en ville et dans le canton. Force est de constater à la lecture de cet inventaire que la connaissance du grès est plus avancée en Suisse allemande qu’en Suisse romande.

Nous apprenons que si la Suisse a été incapable de produire des récipients de grès avant le 19e siècle, elle était friande de ce type de vaisselle qu’elle importait de régions productrices éloignées telles le Siegburg (Allemagne), l'Alsace (France) ou encore la commune de Rearen (Belgique), entre autres.

Le coeur du livre est composé d’un chapitre concernant la comparaison des découvertes suisses et plus particulièrement celles de Berne avec les productions de l'Europe du nord. On remonte jusqu’au 14e siècle qui, même s’il ne fournit pas de matériel en profusion, montre la présence des importations de grès entre le nord de l’Europe et la Suisse. Puis, l'auteur fait remarquer une lacune au début du 16e siècle qui est difficilement explicable: alors que les centres de productions exportent en masse dans tout le nord de l’Europe, aucun fragment n’est alors mis au jour pour cette période en Suisse. Mais ceci, ne coïncide-t-il pas avec une lacune avérée dans le vaisselier des céramiques usuelles (glaçurées ou non), commun à une bonne partie de l’Europe ? On remarque, en effet, un hiatus dans la connaissance des formes en cette période de transition qui va du 15e au 16e siècle. Il semblerait que le vaisselier soit resté stylistiquement identique du 14e jusqu'au début du 16e siècle. Sans données chronologiques absolues, les archéologues n'identifient pas les tessons du 15e siècle.

Les importations reprennent au début du 17e siècle pour inonder toute la Suisse allémanique. Au 18e siècle, la diversité des décors est à son apogée: les grès gris à décors peints de bleu cobalt cotoient les grès crème à décors moulés et guillochés (Knibistechnik). C'est également au cours de ce siècle que les bouteilles pour le conditionnement des eaux minérales font une large apparition sur le marché. Ces dernières sont traîtées dans un chapitre particulier où sont décrites minutieusement les estampilles, ainsi que leurs provenances.

Andreas Heege ne se contente pas seulement de constituer un inventaire des découvertes de grès sur le territoire de la Suisse, mais réalise également un historique des productions, des différents décors et techniques de décoration. Il ajoute une digression très intéressante sur les copies de grès fabriquées dès la fin du 16e siècle, qui prennent un essor considérable au 17e et 18e siècles. La documentation est admirablement présentée: les différents types de grès font l’objet de nombreuses photos et dessins qui sont autant de documents indispensables pour envisager une étude comparative. La bibliographie est très complète et, voire même, agrémentée de quelques références en français.

Ce travail ouvre une porte sur une partie du vaisselier de l’époque moderne encore mal connu en Suisse romande, alors qu’il est régulièrement mis au jour dans les fouilles archéologiques. Dans le cas de Genève, la présence du grès tout du moins pour le 18e siècle est très bien attestée avec les fameuses bouteilles d’eau minérale. Reste à espérer que cette synthèse donne envie aux archéologues des cantons romands de s’intéresser aux collections de grès qui doivent très probablement dormir dans leurs propres dépôts.

Zitierweise: Michelle Joguin Regelin: Rezension zu: Andreas Heege, Steinzeug in der Schweiz (14.–20. Jh.). Archäologischer Dienst des Kantons Bern, Bern 2009. 108 S., 99 Abb. Zuerst erschienen in: Jahrbuch Archäologie Schweiz, Nr. 93, 2010, S. 303.

Redaktion
Zuerst veröffentlicht in

Jahrbuch Archäologie Schweiz, Nr. 93, 2010, S. 303.

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